Traitement de l’ancien tissu urbain : Benabdellah favorable à la création d’agences spécialisées

Publié le par Créer et développer une société au Maroc

 

Al Bayane      

24.05.2012   

 

Le ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah s’est dit favorable à la création d’agences spécialisées dans la réhabilitation et l’entretien de tous les édifices anciens dont en premier ceux menaçant ruine dans toutes les médinas du royaume, à l’image de ce qui existe déjà à Fès. Répondant, mardi, à des questions orales d’actualité des groupes de l’alliance socialiste et de l’USFP à la Chambre des Conseillers, le ministre a souligné l’urgence d’agir afin que le drame du récent effondrement d’un immeuble à la Médina de Casablanca, ayant fait cinq morts et des blessés, ne se répète plus, ajoutant que la situation est de plus en plus inquiétante et qu’un nouvel effondrement de deux immeubles situés dans un quartier ancien à Béni Mellal a eu lieu mardi matin sans faire de victimes.Soutenu par les deux conseillers, auteurs de ces questions orales, le ministre a estimé qu’il est peut être opportun de créer de telles structures, comparables à l’ADER de Fès (Agence de dédensification et de la réhabilitation de la Médina de Fès), habilitées à intervenir pour la mise à niveau du tissu urbain à l’intérieur des médinas.


Selon le ministre, la proposition de création d’agences spécialisées serait une réponse appropriée à cette problématique, si l’on veut se rapproprier et sauvegarder ce tissu urbain en tant qu’héritage et patrimoine historique pour en faire un cadre de vie décent et agréable, sans faire appel toutefois à des opérateurs privés étrangers pour y monter leur propre affaire touristique.


Selon un dernier recensement, le Maroc compte quelque 114.000 maisons menaçant ruine, dont le statut juridique ambigu et le grand nombre d’habitants ne facilitent guère les interventions de réaménagement et d’entretien poussant nombre d’entrepreneurs à refuser de tels marchés, selon Nabil Benabdellah, qui a estimé par ailleurs nécessaire de consacrer à cette problématique tout un chapitre dans le cadre de la Politique de la ville, qui fait l’objet d’un débat national. 


Il existe certes un fonds de 90 MDH dont 30 MDH, financé par le ministère, dédié à lutter contre les habitats menaçant ruine, mais cela ne suffit pas étant donné qu’il y a beaucoup de priorités, a expliqué le ministre, estimant nécessaire de poursuivre en même temps l’effort de lutte contre l’habitat non réglementaire et les bidonvilles.


Réagissant aux propos du ministre, le Conseiller Abdellatif Ouammou, membre du groupe de l’alliance socialiste, a rappelé que le problème n’est pas insoluble, ajoutant que l’expérience réussie de restauration et d’entretien des mosquées à travers le Royaume par le ministère des Habous et des affaires islamiques est fort édifiante. Selon Me Ouammou, la création d’agences spécialisées en la matière constituerait un outil d’intervention efficace pour prévenir au moins l’effondrement de bâtisses menaçant ruine.


Interpellé par ailleurs sur les difficultés qu’affronte la nouvelle ville de Tamesna, créée dans l’espoir de décongestionner surtout la ville de Rabat, le ministre a rappelé que ce projet a connu au cours de sa réalisation un certain nombre de problèmes dus surtout au comportement d’un promoteur immobilier étranger n’ayant pas respecté ses engagements. Il a toutefois appelé à revoir la conception de tels projets pour éviter d’édifier des villes incapables de créer la richesse et d’assurer aux habitants tous les services nécessaires dont ils ont besoin.

M'Barek TAFSI


Publié dans Droit Immobilier

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